Fin d'un beau voyage

Nous les voyons le premier jour du côté argentin et le second jour du côté brésilien car elles sont à la pointe de ces 2 pays et du Paraguay. C'est l'automne et l'époque où les chutes ont le plus gros volume d'eau et on dit que c'est plus impressionnant que les chutes du Niagara ou du Zambèze. Il y a tellement d'eau qu'on ne pourra pas aller sur l'île en contrebas des chutes. Le front fait 2,7 km et la hauteur atteint 82 m à la Gorge du Diable. Après le désert des ces derniers temps, on tombe sur une végétation luxuriante qui fait du bien. On verra de nombreux Urracas à gorge jaune et quelques toucans, oiseaux magnifiques. On ira les admirer avec des perroquets multicolores au parc brésilien des oiseaux où on entre dans des volières géantes.

Ces missions nous intriguent et nous y consacrons une journée depuis Puerto Iguazu pour voir celle de San Ignacio où il reste les vestiges les mieux conservés. Les jésuites arrivent peu après les conquistadores qui pratiquent l'encomienda : le conquistador a la propriété de la terre et de la population qui y vit et qui est donc corvéable à merci. Les jésuites mettent en place le système des reducciones (regroupements). Ceux-ci sont co-gérés avec les indiens guaranis et une organisation collective est mise en place qui respecte la plupart des traditions indiennes, les loge, les soigne, les fait travailler 6 h par jour (2 fois moins qu'avec l'encomienda). Bref une trentaine de reducciones voient le jour et fonctionnent pendant 150 ans jusqu'à ce qu'elles soient arrêtées par l'Espagne et le Portugal. Si l'histoire est très intéressante, les vestiges sont en très mauvais état.

Avec ses 13 M. d'habitants, près du tiers de la population du pays, Buenos-Aires est une mégapole sympa pour faire la fête mais offre un intérêt limité pour les voyageurs que nous sommes. On en profite cependant pour apprécier leurs viandes succulentes et voir un beau spectacle de tango. On arrive le dimanche et on s'installe dans le quartier de San Telmo et par chance c'est le jour d'une immense kermesse avec les rues occupées par les chalands et brocanteurs, les restos, les orchestres et les danseurs de tango. On découvre ainsi le tango qui nous donnera envie de voir un spectacle plus haut de gamme qui nous a enchanté. Nous parcourons la ville. Le centre avec sa fameuse place où les mères tournaient en rond pour obtenir des nouvelles de leurs disparus sous la junte et qui réunit aussi des monuments importants pour la ville. Le quartier des anciens docks urbanisés nous plait bien. Le fameux quartier de la Boca très touristique nous amuse mais heureusement nous y arrivons tôt. Outre le musée des beaux arts qui a une belle collection, on voit le musée consacré à la gloire d'Eva Péron, morte en pleine gloire à 33 ans.

C'est la fin du voyage et nous sommes ravis. Pas d'exotisme mais des paysages magnifiques et variés. La Patagonie nous a marqués et pour une fois nous avons envie de retourner dans une zone déjà parcourue mais il reste beaucoup à voir dans ces 2 grands pays malgré plus de 3 mois de vagabondage.